Vous aimez les plantes et avez besoin d’un petit coin de verdure pour vous sentir bien ? C’est formidable, car c’est la preuve que votre lien à la vie, et plus globalement au cosmos, est bien là, avec des sensibilités si nécessaires pour plus d’humanité. Mais vous n’avez ni les connaissances, ni la passion, ni le temps pour vous en occuper ? C’est formidable aussi, puisque des solutions existent pour avoir un jardin sans contraintes, dedans comme dehors !
Sans contraintes… mais vivant !
Même s’il y a certaines circonstances qui justifient leur existence, les « végétaux » artificiels et les « jardins » inertes interrogent énormément sur notre lien au vivant, sur le sens que nous donnons à la vie, sur le gaspillage et la consommation. Fadement copier ce que fait si bien la nature à grand coup de matériaux artificiels (même « d’origine naturelle ») est un double affront à dame nature. Non seulement on utilise ses ressources pour fabriquer ces ersatz, mais en plus on ne participe en rien, même très modestement, au grand et complexe manège de la vie auquel nous appartenons pourtant, et surtout duquel nous dépendons totalement.
Gazon synthétique, haie synthétique, sol inerte, fausses fleurs, faux feuillages et faux arbres… c’est très triste ! C’est de la consommation bien peu responsable. Quant aux « végétaux » stabilisés, malgré leur origine « naturelle », ils rentrent aussi dans la même logique puisque nous les faisons mourir pour garder leur aspect tout en les privant de leurs fonctions pourtant bien nécessaires.
Pour quelles raisons ? La terre c’est sale. Les plantes sont salissantes aussi. C’est compliqué. Ça demande du temps. C’est fatigant à réaliser et à entretenir… Les excuses sont des plus légères, et incompréhensibles quand dans le même temps nous prétendons à plus de naturel, de bio, de développement durable, de respect de la vie, de loisirs (eh oui, ça peut paraître d’un autre temps, mais s’occuper ou profiter d’un petit jardin est un loisir ! Très enrichissant de surcroît pour toute la famille), etc.
Il y a certaines situations qui sont malgré tout propices à un peu « d’artificiel ». Une aire de jeux pour enfants reste toujours impeccable avec du gazon synthétique. Ce dernier convient très bien aussi pour un balcon, une véranda, un petit toit-terrasse, une piscine couverte, etc. Mais au jardin comme dans la maison, préférez le vivant, c’est tellement plus merveilleux.
Un jardin d’intérieur sans contraintes
Depuis quelques années, de très ingénieuses solutions sont proposées pour permettre à chacun d’avoir de la vie végétale chez soi, sans avoir besoin de s’en occuper vraiment. Le mur végétal automatisé, le mini potager autonome, la serre-aquarium indépendante en sont des exemples, même si n’importe quelle composition de votre goût (assemblage de pots, bac végétalisé) peut être automatisable de la même façon.
Généralement, les solutions toutes prêtes se fondent sur la culture en hydroponie. Le principe consiste à faire pousser les plantes sans utiliser de terre, uniquement grâce à l’eau et à la lumière (lire encadré). Ainsi, vous pouvez avoir des fleurs et des feuillages, ou des plantes aromatiques et mini légumes simplement en ayant un point de lumière et de l’eau mise dans le réservoir spécifiquement prévu à cet effet (un mur végétal peut parfois nécessiter un branchement sur le réseau de distribution d’eau de la maison). Le reste se fait automatiquement, grâce à des capteurs qui détectent s’il faut éclairer ou non, délivrer plus ou moins d’eau. Vous pouvez vous absenter tranquillement. Seules contraintes : quand les plantes sont de courte vie, ou que vous avez récolté vos petits légumes, il faut ôter ce qui est mort, nettoyer un peu et remettre des « cartouches » de semences vendues prêtes à cet effet. Pour les systèmes à réservoir, il faut aussi surveiller que le niveau d’eau soit correct. Pour un mur végétal, il faut enlever les feuilles qui sèchent. Si sa composition est complexe, profitez des contrats d’entretien que propose généralement le créateur. C’est tout !
De quoi a toujours besoin une plante ?
S’il existe des cas particuliers en nature, on peut se permettre de généraliser les mêmes besoins de base pour toutes les plantes d’intérieur, sauf tillandsias et certaines broméliacées. Pour vivre, une plante puise les sels minéraux dissous dont elle a besoin dans l’eau du sol. Elle véhicule cette eau enrichie (sève brute) depuis ses racines jusqu’aux tissus verts (feuilles, tiges) qui contiennent de la chlorophylle. Celle-ci permet de réaliser la photosynthèse sous l’effet du rayonnement lumineux, ce qui transforme la sève brute (minérale) en sève élaborée (organique) : la véritable nourriture de la plante. Ce processus absolument unique au monde, et exceptionnel, est la base de quasiment toute la vie sur terre, dont nous. Parallèlement, la plante peut puiser de l’eau d’hydratation par ses feuilles. Dans le cas où la plante (dite chlorophyllienne) trouve les sels minéraux dissous dans l’eau de pluie ou de ruissellement, elle peut totalement se dispenser de terre, de sol, et donc vivre en s’accrochant sur une branche ou un rocher, en flottant, etc. C’est ce principe qu’utilise l’hydroponie : l’eau qui alimente ses racines contient tous les éléments dont la plante a besoin. Il suffit de lumière et le tour est joué. C’est ainsi que l’on cultive « des tomates dans le désert », et bien des plantes de production sous serre.
Un jardin d’extérieur sans contrainte
Avec des bacs et potées de tailles adaptées, vous prouvez automatiser toute une terrasse ou une cour pour en faire un cocon vert. Sinon, en pleine terre, il y a d’excellentes solutions pour avoir un magnifique jardin. La création peut être faite par un professionnel, bien sûr. Prenons un exemple assez classique, mais qui fera son petit effet.
La partie centrale du jardin est réalisée avec des rouleaux ou dalles de gazon, sur sol préparé à cet effet. Il existe suffisamment de gazons différents pour choisir celui qui correspond exactement à votre climat, à vos usages. Avantages : nulle mauvaise herbe, aspect impeccable, et arrosage homogène, grâce aux asperseurs qui seront intégrés à l’installation du gazon pour fonctionner seuls ensuite grâce à des capteurs. Bien sûr, votre gazon sera tondu par une tondeuse robot bien programmée. Là encore, rien à faire. Cela n’interdit pas d’implanter un arbre, une belle roche, une poterie géante ou une œuvre d’art dans la pelouse.
Sur la périphérie, plantez de larges plates-bandes irrégulières, avec des arbustes variés ici, un mélange de vivaces là, en veillant à ce que les plantes de chacun de ces groupes aient les mêmes exigences en eau (préférez celles qui en demandent peu !) et en sol. Cela vous permet d’automatiser intégralement l’arrosage en programmant chaque zone selon les besoins. Les systèmes connectés peuvent même vous indiquer s’il faut ajouter des éléments nutritifs, ou détecter des problèmes de santé. Pour éviter 80 % des travaux d’entretien, il y a une astuce majeure : un excellent paillage, très épais, sur l’intégralité du sol entre les plantes. Idéalement, réalisez un paillage minéral, à base de pierres de diverses tailles, d’éclats d’ardoise ou de brique, de galets… Un petit coup d’aspirateur de feuilles suffira pour l’entretenir si vous ne plantez pas trop dense. Ce paillage va en plus vous faire économiser pas mal d’eau d’arrosage, car il garde le sol frais. Voilà, votre jardin vous offre un superbe décor vivant, pour longtemps !