Faut-il laisser les questions d’aménagement du territoire, la gestion du patrimoine et l’avenir des espaces ruraux et naturels entre les seules mains des politiques et des lobbyings ? Après des années de doute et fluctuations, la réponse est aujourd’hui clairement NON ! Si nous sommes majoritairement urbains actuellement, nous prenons conscience peu à peu de la richesse et de l’immense intérêt de la ruralité de notre pays. Il n’est donc plus question de regarder cette dernière seulement par sa formidable histoire, mais bien d’agir pour qu’elle continue à nous apporter nourriture, richesse, bien-être et fascination. Sur ces plans, nous pouvons tous être acteurs !
AGIR plutôt que d’incriminer
Il est triste, voire abject, que des agriculteurs et viticulteurs puissent être aujourd’hui insultés, calomniés ou menacés par des personnes qui ne les voient que comme de dangereux pollueurs ou agresseurs de la santé et de l’environnement. De la forêt à l’élevage, de la vigne aux cultures et aux jardins, toute l’histoire du travail et de la gestion de la terre est un processus dynamique et évolutif qui a toujours tiré profit de ses erreurs pour évoluer et continuer à subvenir à bien des besoins de l’humanité. Mais le changement impose de la réflexion, des moyens, du temps. Sauf que depuis trois décennies au plus, les femmes et les hommes de la terre sont devenus très minoritaires et font l’objet d’un regard sévère du reste de la population, urbaine. Cette dernière a trop longtemps considéré la ruralité comme un handicap, et les métiers qui y sont liés comme dévalorisants, fatigants, sans avenir. Tout cela est faux, et nous commençons heureusement à nous en rendre enfin compte. Alors… quant à commencer à comprendre combien le monde rural est primordial et peut-être enchanteur, autant agir pour faire évoluer les choses positivement, plutôt que de discriminer en pointant du doigt. Plus nous agirons, plus les changements pourront aller vite, et dans le respect de tous, y compris de l’environnement.
Soutenir les acteurs de la terre
Même si certains agriculteurs ont toutes les peines à trouver repreneur pour leur exploitation à l’heure (souvent tardive) de partir à la retraite, de plus en plus de personnes veulent renouer avec les métiers de la terre, ce qui est aujourd’hui compliqué techniquement et financièrement, indépendamment des compétences pratiques et théoriques. Faute de bénéficier d’un réseau professionnel ou familial, et parce que les financeurs potentiels n’accordent pas leur confiance de prime abord, l’éclosion de projets qui redonnent vie aux territoires ruraux est complexe. Or, nous pouvons agir à ce niveau en aidant les réseaux qui se créent spécifiquement pour leur venir en aide, en faisant des prêts ciblés, ou en participant à la constitution de groupements d’acquisition foncière, par exemple sur le principe des projets participatifs.
Devenir agriculteur ou paysagiste
Métiers beaucoup plus « modernes » qu’on ne le pense souvent, les agriculteurs, maraîchers, éleveurs, pépiniéristes, font de plus en plus appel à des technologies de pointe et offrent une qualité de vie exceptionnelle pour qui a le goût de l’innovation et du travail. Ce sont des créneaux de nouveau porteurs pour l’avenir et il faut encourager notamment les jeunes dans cette voie et favoriser leur installation. Des écoles et des réseaux d’emplois spécialisés dans ces domaines existent aussi, qu’ils permettent de mettre en lien demandeurs et offreurs de jobs ou employeurs. Une excellente solution pour que les demandeurs puissent mettre le pied dans ces secteurs sans prendre de risques inconsidérés, et en étant accompagnés.
Investir dans la vigne ou la forêt
Peu de personnes en ont conscience, mais le vignoble de qualité et la forêt de production sont d’excellents placements d’argent. Les raisons principales en sont claires : ces deux cultures sont des valeurs sûres puisqu’elles répondent à des demandes fortes et continues, et que les cours de ces produits ne fluctuent pas beaucoup si la qualité est au rendez-vous. En plus, ce sont des productions plutôt pérennes puisque la vigne est en place pour au moins dix ans, voire beaucoup plus, et que la forêt est en place pour 50 à deux cents ans et plus. Ce ne sont donc pas des placements qui réagissent au moindre caprice économique ou politique.
Divers conseillers sont ainsi spécialisés pour vous guider et vous accompagner dans ce genre de placement. Inutile d’y connaître quoi que ce soit. Sur le terrain, vos biens sont gérés par des professionnels du secteur qui y ont aussi leurs propres intérêts et qui, donc, font tout pour rentabiliser au mieux vos biens qu’ils exploitent. Pour autant, vignoble et forêt sont passionnants et il y a tout lieu de penser que vous aurez envie de vous y intéresser. Là encore, l’achat peut tout à fait se faire par la constitution de groupements d’acquisition foncière. C’est donc aussi une belle manière d’agir pour préserver ces productions, et donc la qualité de nos paysages et espaces ruraux.
Ces modes d’action sont des exemples concrets de ce que chacun peut faire dans ces domaines, et il n’est pas nécessaire d’être fortuné ou compétent pour agir puisque des organisations spécifiques s’y consacrent pour vous.