Avec les peintures, colles et vernis, les produits ménagers sont l’autre grande source de pollution de nos intérieurs, comme cela est expliqué dans le précédent article. Beaucoup de substances nocives peuvent être dégagées dans l’air (ou polluer l’eau aussi) que nous respirons, par des liquides, sprays, vaporisateurs… si nous n’y faisons pas attention.
Les questions relatives à un ménage moins polluant, plus écologique et tout aussi efficace sont donc très importantes. Plus globalement, c’est bien l’ensemble des produits que nous utilisons pour l’entretien et le bon fonctionnement de nos habitats auxquels nous devons être vigilants.
Faire le ménage ne consiste pas à aseptiser son intérieur
Toute publicité visant à indiquer que tel produit détruit la presque totalité des bactéries est en soi une absurdité puisque nous avons besoin des bactéries pour vivre. Un formidable amalgame mêlant le bon grain à l’ivraie, sans la moindre distinction, est volontairement produit dans le marketing afin de jouer sur les peurs des gens, mais sur leurs méconnaissances, et c’est cela qui est problématique. En effet, pour détruire tout ce que l’on croit mauvais sur et auprès de nous nous amène à utiliser des substances ou des procédés trop radicaux, trop puissants, trop dangereux. La peur des « microbes » a un certain sens en dehors de chez soi, surtout en ville, d’où la nécessité, de se laver fréquemment les mains, de se détourner des personnes qui éternuent, se mouchent ou toussent, de ne pas mélanger les vêtements que l’on utilise en extérieur avec le linge propre ou celui que l’on utilise dans la maison, de quitter ses chaussures de ville à l’entrée de l’habitat…
Mais chez soi, ce sont logiquement nos propres « microbes » qui sont présents et ceux-là nous y sommes habitués ; ils nous sont même majoritairement utiles, voire nécessaires. De plus, se confronter auxdits microbes renforce notre résistance à leurs effets indésirables le cas échéant !
Le bon sens du prévenir plutôt que du guérir
Donc, ce n’est pas l’aseptisation de sa maison qu’il faut rechercher, mais bien une propreté globale et un bon état de salubrité de l’habitat lui-même afin de ne pas avoir de développements de moisissures ou levures, de virus et de bactéries pathogènes, d’acariens ou de parasites (amenés par exemple par les animaux de compagnie). La première règle est donc de bien aérer son logement, de veiller à la bonne circulation de l’air par l’installation de VMC adéquate, de surveiller tout risque d’humidité par excès de vapeur d’eau, par fuite ou par remontée capillaire, de nettoyer fréquemment les tapis d’entrée et ceux de nos animaux, etc.
Si un aspirateur peut être un moyen pratique de retirer les poussières, mieux vaut savoir que de mauvais appareils sont en fait source de nuisance plus que de propreté en projetant de l’air vicié dans votre logement, ou en conservant la saleté dans leurs tuyaux ou dans le tissu de leurs sacs. Si vous jugez important de faire certains achats qualitatifs, l’aspirateur doit nécessairement en faire partie pour votre santé.
Peu de produits sont en fait indispensables pour assurer la propreté dans la maison
Contrairement à ce que laissent imaginer les rayons qui leur sont dédiés, les produits ménagers font souvent double ou triple emploi entre eux. N’oublions pas qu’il y a quelques décennies seulement la plupart n’existaient pas. Nos aïeux en utilisaient peu, des produits multi-usages. Il serait insensé de penser que leurs maisons étaient plus sales que les nôtres !
Il est facile aujourd’hui de faire l’inventaire des indispensables, et toute bonne droguerie actuelle conseille et propose les bonnes méthodes et les bonnes solutions produits pour résoudre les problèmes d’hygiène de la maison et assurer un ménage simple, sain et efficace. Ce n’est pas le cas des rayonnages des grandes surfaces qui proposent une multitude de produits, plus ou moins dangereux, sans la moindre information puisqu’il est tacitement admis que vous savez ce que vous achetez !
Par ailleurs, diverses gammes de produits « nouveaux », beaucoup plus naturels et sains, apparaissent aussi et doivent retenir toute notre attention, car elles naissent sur les bases de plus de respect de l’environnement et de notre santé.
Parallèlement, l’utilisation de la vapeur est un moyen efficace d’assurer la propreté chez soi pour beaucoup de postes importants. Mais attention, il s’agit de vapeur sèche ! À la différence de la vapeur d’eau, par définition humide, elle n’influe pas sur le taux d’humidité ambiant et n’a pas d’effets négatifs sur les objets avec lesquels elle rentre en contact !
L’entretien de l’habitat est aussi celui des canalisations et fosses
Lutter contre les « microbes » indésirables passe par un nettoyage régulier des machines de lavage (vaisselle, linge), mais aussi des canalisations des éviers, lavabos, baignoires et douches. À la différence du ménage évoqué précédemment, il ne faut, par contre, utiliser que des produits spécifiquement conçus à cet usage, et qui ne servent d’ailleurs qu’à ce seul usage. Pourquoi ? Parce que vos canalisations doivent absolument être préservées tout en étant efficacement débarrassées des pellicules/films de saleté qui se déposent contre leurs parois internes. Pour y parvenir, il faut des formulations de produits à la fois très actives et non corrosives.
Avec la fosse septique et la microstation, c’est tout le contraire. Plus vous utilisez des solutions naturelles plus vous respectez les microorganismes indispensables à la dégradation des matières organiques de la fosse. Toute altération de la vie microbienne (puisque c’est de bactéries dont il s’agit) de la fosse est l’assurance de problèmes à venir : mauvaises odeurs et engorgements notamment. En général, une fosse ou une microstation qui fonctionne de manière régulière et avec des apports homogènes de matières non toxiques ne pose pas de problèmes de dysfonctionnement. Mais, hélas !, les absences prolongées et l’usage de détergents et de produits bactéricides rejetés ensuite dans les éviers nuisent très fortement à la flore bactérienne, d’où la nécessité d’utiliser un activateur biologique approprié. De même, après vidange de fosse ou de microstation pour réactiver cette activité bactérienne.
Le savez-vous ? Afin de réduire considérablement l’impact sur le coût de retraitement et sur l’environnement, certains professionnels proposent la « vidange de fosse » avec un camion hydrocureur équipé d’un système spécifique (Globefilter, par exemple). Une fois la fosse vidée, l’eau est automatiquement séparée de la boue qu’elle contenait, filtrée et réinjectée directement dans la fosse avec toutes les bactéries indispensables qu’elle contient. C’est donc une solution plus économique et plus écologique qu’un vidage intégral !