Et maintenant, passons aux solutions BAMBOU

Ce qu’il y a de formidable dans la recherche et l’innovation, c’est que l’on peut voir apparaître de nouveaux matériaux et produits, totalement révolutionnaires et inédits comme certains alliages ou certaines céramiques par exemple, et en même temps découvrir les pouvoirs extraordinaires de certains matériaux naturels jusque-là peu ou mal connus ou valorisés. L’exemple des bambous est à ce titre tout à fait remarquable. Alors… profitons de la nature !

Remplacer l’acier par du bambou

L’extraordinaire résistance de la fibre de bambou et la manière dont les fibres sont organisées entre elles sont deux propriétés parfaitement connues et exploitées. L’usage qui nous stupéfait le plus dans notre culture occidentale est celui qu’en font divers pays asiatiques, tels ses immenses échafaudages composés de bambous qui viennent faire corps avec les immenses gratte-ciels, notamment à Hong Kong. La technique millénaire est à peu près infaillible et continue largement d’être utilisée pendant que nous utilisons des échafaudages en acier.

Cela ne pouvait qu’inspirer, malgré tout, nos chercheurs, et c’est ainsi que le bambou est rentré dans l’aéronautique, permettant ainsi de concevoir des avions plus légers sans rien céder à la robustesse. Mais ce n’est pas tout, car divers événements font le buzz depuis peu. N’en témoigne que ces deux exemples :

  • En juillet 2021, des étudiants philippins ont réussi à produire un fauteuil roulant en bambou et… à énergie : le JuanWheel. Avec une autonomie de plus de 14 heures, un prix bien en deçà des autres fauteuils électriques,  et un poids également bien inférieur, il a tout pour séduire ceux qui ont besoin d’un fauteuil roulant pour se déplacer.
  • En France, ce sont de jeunes et ingénieux créateurs qui proposent désormais des vélos électriques dont le cadre, notamment, est réalisé très majoritairement en bambou. Certains modèles brevetés sont même éligibles à l’aide pour l’achat d’un vélo électrique (dite prime VAE) !

La recherche a permis de rendre le bambou six fois plus solide que l’acier, à poids égal, en le faisant rétrécir… au micro-ondes ! Ce nouveau matériau, entièrement renouvelable, pourrait servir à la construction de bâtiments à l’infrastructure ultralégère.

Remplacer la fibre de verre et certains plastiques par du bambou

Depuis peu, l’invention de panneaux composites en bambou sert aussi à l’aménagement intérieur en cabine d’avion ou de bateau (cloison, meubles avions…) en remplacement des panneaux en fibres de verre et résine phénolique. Puisque le bambou peut rivaliser avec la fibre de verre et que nous savons l’utiliser dans le renforcement du plastique, il permet la réalisation de casques de motos, d’ULM ou encore de raquettes de tennis !

En inde, une entreprise s’est spécialisée dans la fabrique de bouteilles en bambou en remplacement de celles en plastique, avec succès. Le bambou peut aussi rivaliser avec la fibre de verre et servir au renforcement du plastique, pour la réalisation de casques de motos, d’ULM ou encore de raquettes de tennis, etc.  

Enrichir la gamme des sols en bois par le bambou

Pour réaliser un magnifique parquet naturel, massif ou contrecollé, le bambou est une formidable alternative au bois. En effet, le bambou n’est un « vrai » bois car il ne provient d’un arbre, mais d’une herbe géante ! Ses tiges sortent de terre avec le diamètre définitif, contrairement aux arbres qui s’accroissent en diamètre. Aussi faut-il user de techniques spécifiques, différentes, pour mettre en œuvre ce matériau pour l’utiliser comme du bois.

Particulièrement résistants et durs, les parquets en bambous se déclinent en de nombreux aspects et couleurs, mais permettent aussi de très belles réalisations extérieures pour la terrasse ou les abords de la piscine, par exemple. Derrière l’aspect inédit et très exotique des revêtements de sol en bambou se cache une production respectueuse de l’environnement. Il pousse 10 à 20 fois plus vite que les arbres ce qui réduit les surfaces exploitées. Le bambou absorbe plus de CO2 qu’il n’en consomme. C’est si vrai que cette caractéristique de la plante, face au carbone, est aussi utilisée depuis peu pour assainir les eaux usées en séquestrant le carbone, tout en produisant de la biomasse utilisable (pour faire des parquets, par exemple !) et en réduisant l’impact climatique. Plus étonnant encore, les scientifiques chinois ont franchi une étape sur la fonction de séquestration du carbone des forêts de bambou, en donnant la possibilité aux agriculteurs d’accéder à un nouveau marché : le commerce du carbone, par la création de « puits de carbone », selon un protocole validé par la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (UNFCCC) !Tant d’usages pour une liste qui ne cesse de s’allonger – Les bambous sont largement employés dans les matériaux de construction, les conteneurs de transport, les revêtements de sol, la fabrication de panneaux, ou celle de boites (y compris alimentaires, comme pour les fromages) ou de coques, les ustensiles du quotidien comme les cure-dents. Le bois de bambou est utilisé pour des charpentes, du parquet, des meubles, l’équipement intérieur de voitures… Le bambou est aussi utilisé pour produire du bioplastique, du bois énergie. Ensilé, il donne de la cellulose pour confectionner du papier ou des textiles quatre fois plus absorbants que le coton.

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