Le secret d’une maison saine, confortable et économe en énergie est prioritairement dans ses propres fondements, dans la manière dont elle est conçue, notamment dans la combinaison de trois facteurs indissociables : isolation performante, étanchéité à l’air, ventilation maîtrisée. Avant tout autre aspect, pour bien vivre, il faut donc offrir à notre organisme un bien-être physiologique et sensoriel, et cela passe par la salubrité des conditions ambiantes.
Outre notre santé, c’est aussi le bâti tout entier qui est gagnant… et donc le porte-monnaie !
Condensation, humidité de l’air… des problèmes à régler absolument
Pour le bien-être de l’organisme, l’humidité de l’air doit être comprise entre 40 et 60 %. Les maisons dont l’air est humide (60 % et plus) laissent une véritable sensation de fraîcheur l’hiver et, en l’absence de mouvement d’air, d’étouffement l’été. Mais il y a pire, et qui ne se voit pas tout de suite ; phénomène très insidieux, l’humidité de l’air imprègne murs et sols et détruit lentement le bien lui-même : dégradation des tissus, linges et tapis, décollement de papier peint et de peinture, effritement du plâtre…
En France, l’humidité touche encore près d’un logement sur quatre. Les moisissures et champignons qui se développent sont en plus très dangereux pour la santé, tout autant qu’un air vicié insuffisamment renouvelé (affections respiratoires graves : asthmes, bronchites asthmatiques, bronchites chroniques, rhinites chroniques et diverses allergies respiratoires).
Votre maison doit donc « respirer » pour maîtriser la migration de la vapeur d’eau que nous dégageons par notre respiration et nos activités ; une famille de 4 personnes émet en conditions moyennes journalières 12 litres de vapeur d’eau ! La ventilation est alors essentielle pour limiter la condensation tout en assurant une bonne qualité de l’air. Son juste dosage correspond précisément à la maîtrise des flux d’air de la maison.
Souvent simples, parfois complexes, les solutions à adopter relèvent des compétences des professionnels. Sachant qu’il est plus facile de prévenir que de guérir, faites réaliser un diagnostic de l’état de l’air et de la ventilation chez vous pour envisager, le cas échéant la ou les interventions à réaliser : déshumidificateur performant, traitements anti-moisissures, ventilation mécanique par insufflation, traitement anti condensation, VMC…
Quand l’eau remonte ou s’infiltre… il faut aussi agir, et vite
Outre la condensation et l’humidité de l’air seule, l’infiltration directe de la pluie dans le bâti, les remontées capillaires et les infiltrations des sous-sols sont d’autres problèmes d’humidité dans les logements qui sont également graves, avec des conséquences importantes pour la maison ou l’appartement, mais aussi pour la salubrité des lieux et directement sur la santé des occupants. Traces et auréoles sur les murs et plafonds, crépis enduits et peintures qui cloquent, papiers peints qui se décollent, mauvaises odeurs générales et en particulier dans les tissus (qui restent humides), pourrissement des bois et revêtements de sols souples… apparition de moisissures et de champignons, le processus d’insalubrité du logement se met en place. Il se confond en partie avec les problèmes évoqués pour l’humidité de l’air, et s’en trouve aggravé si ces derniers existent aussi.
La gravité est souvent difficile à deviner : quand les traces sont très visibles, le processus est déjà engagé depuis longtemps, à moins qu’il n’y ait eu un accident notable et important sur le bâti, et seuls ces gros problèmes là se détectent rapidement (trou dans le toit, tuiles cassées ou arrachées, tuyauterie percée…). Les conséquences pour la santé peuvent rapidement se manifester et sont les mêmes qu’évoquées précédemment.
Dans ces cas de figure, l’isolation très poussée des logements n’améliore pas la situation, tout particulièrement quand cette isolation est « non respirante » ; le manque de renouvellement de l’air et la chaleur des intérieurs créent la combinaison idéale pour les acariens, moisissures, champignons et autres parasites. Or, les problèmes viennent des bas de mur, des fondations, des toitures ou de tout autre contact du bâti avec de l’eau. Cette humidité abondante et chronique détruit lentement le bien lui-même jusqu’aux pierres, planchers et charpentes ! Si un terme n’est pas mis au processus, sans intervention mise en œuvre pour l’interrompre, les résultats peuvent être désastreux pour l’intégrité même du bien.
Les solutions passent nécessairement par des interventions professionnelles. Aussi dès que certains des indices indiqués plus haut apparaissent, ou si un doute s’installe, il est important de faire appel à des experts pour établir une recherche des causes. L’examen de la construction permet d’établir l’importance des dégâts et de proposer des solutions très adaptées. Diagnostics et devis sont gratuits chez les bons professionnels.
L’isolation n’est pas qu’une question de température !
L’isolation de l’habitat est souvent considérée sous l’angle thermique, mais contrairement à ce que l’on a longtemps considéré, pour qu’un habitat soit sain, il doit aussi « respirer », ce qui vient d’être dit. Un isolant qui n’échange pas avec l’environnement finit par se dégrader ou se tasser s’il capte peu ou prou l’humidité (air, mur) sans pouvoir s’en libérer. En observant l’habitat historique dans certaines régions, il est frappant de voir que dans les régions à climat plutôt humide, la Normandie par exemple, les maisons étaient souvent constituées de matériaux capables d’absorber une certaine quantité d’humidité de l’air en période humide et de s’en libérer quand l’air s’assèche. Ainsi, dans le monde, les constructions à base d’argile, de paille et terre, bouse et paille, fibres naturelles diverses (mélangées ou non avec de la boue)… sont (ou furent) nombreuses. Avec la recherche de constructions plus saines et moins énergivores, les recherches s’intéressent donc à ces matériaux pour bâtir et rénover.
Alors, on « redécouvre » leurs propriétés exceptionnelles. Naturels, efficaces, sains pour la maison et ses occupants, le chanvre, les pailles… se déclinent aujourd’hui en matériaux secs, souvent multicouches, ou, mieux, en enduits quand ils sont associés à la chaux notamment. Ils conviennent parfaitement dans la structure (murs, combles, dalles) comme en surface. On en fait aussi d’excellents compléments d’isolation par l’extérieur. C’est qu’avec ces fibres ou matériaux naturels, le bâti respire beaucoup mieux et réalise de véritables échanges avec l’air, donc l’humidité qu’il contient. Mieux que des isolants, ce sont des « climatisants », qui offrent un vrai confort été comme hiver. Cerise sur le gâteau, leur rôle ne s’arrête pas là puisqu’ils ont la propriété d’absorber également les ondes sonores, de quoi assurer également le confort phonique. Lutter contre le bruit, l’excès de chaleur, le refroidissement, tout en régulant l’humidité de l’air… voilà bien les matériaux parfaits surtout si l’on sait qu’ils sont produits en France et 100 % recyclables sans effets sur l’environnement.